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Le SIAGA est chargé de la gestion intégrée de l’eau à l’échelle de l’ensemble du bassin versant Guiers-Aiguebelette-Bièvre-Truison. Il s’engage depuis plusieurs années à préserver la ressource en eau et à en améliorer la qualité...
Préserver la ressource en eau
Le territoire se distingue par un système karstique important, dans le massif de la Chartreuse notamment, une particularité hydrogéologique qui se caractérise par la formation de réseaux et de galeries au sein des roches calcaires.
Cette caractéristique karstique accentue les effets du changement climatique sur le bassin versant. Baisse de l’enneigement, hausse des températures et épisodes de sécheresse précoces répétés fragilisent particulièrement la ressource en eau et les milieux aquatiques.
Afin d’anticiper les pénuries chroniques de la ressource en eau, le SIAGA mène une étude spécifique à son territoire pour améliorer ses connaissances sur la ressource en eau disponible et les différents usages et prélèvements dans le but de créer un Projet de Territoire de la Gestion de l’Eau, aussi appelé PTGE, élaboré en collaboration avec l’ensemble des usagers du bassin versant.
1. Améliorer les connaissances sur la ressource en eau disponible et ses usages
En 2022, le SIAGA a lancé une étude importante dans le but d’identifier et analyser la quantité d’eau disponible sur le territoire, d’observer les usages actuels et futurs (consommation d’eau potable et usages par domaine d’activité) et de déterminer des volumes maximums pouvant être prélevé dans la ressource sans porter atteinte au bon fonctionnement des milieux aquatiques et de la biodiversité.
Pour améliorer ses connaissances sur la ressource en eau, le SIAGA a développé son système de suivi avec la mise en place de dispositifs de mesures : un réseau de piézomètres (pour mesurer le niveau des nappes) et des échelles limnimétriques (pour repérer le niveau de l’eau). Plusieurs fois dans l’année, les membres de l’équipe du SIAGA se rendent sur le terrain pour relever toutes les mesures nécessaires.
Les 1ers résultats
- Consommation d’eau assez stable avec une légère augmentation en été (+15% de consommation en juillet)
- Poids touristique relativement faible par rapport à la population permanente
- 14% de l’eau prélevée n’est pas restituée dans les cours d’eau
- Les principaux prélèvements sont pour la consommation en eau potable
2. En route vers un partage de l’eau…
Les effets du changement climatique limitent la capacité de recharge des eaux souterraines et de surface, ce qui pourrait entraîner des tensions entre les usagers à l’avenir.
L’augmentation de certains besoins, notamment en période d’étiage (niveau le plus bas des eaux), ainsi que la nécessité de préservation des écosystèmes et de la biodiversité du territoire conduisent à mettre en place un PTGE (Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau) à l’horizon 2025.
Co-construit avec l’ensemble des usagers de l’eau et des acteurs du territoire, le PTGE a pour objectif de trouver un équilibre entre besoins et ressources en eau disponibles.
Améliorer la qualité de l’eau des rivières
La qualité de l’eau des cours des eaux est un des éléments clés pour une rivière en bon état. Une eau de bonne qualité favorise les usages et activités humaines mais aussi le bon fonctionnement des milieux naturels.
Plus concrètement, une eau de bonne qualité dans les rivières permet entre autres d’avoir une eau potable de meilleure qualité avec des traitements préalables limités et donc moins de surcoût, de proposer des activités de loisirs préservées (pêche, baignade, sports d’eaux vives, etc.) mais aussi un cadre de vie plus agréable avec des paysages plus diversifiés. C’est donc un point essentiel à la vie aquatique et humaine.
Les dernières analyses de 2020 montrent un état écologique considéré « bon » pour près de 56 % des stations de mesure. Le SIAGA agit donc pour améliorer la qualité de l’eau des rivières.
1. Identifier les pollutions dans les cours d’eau
Les précédents suivis de pollution dans les cours d’eau du bassin versant Guiers-Aiguebelette ont souligné des problèmes de qualité des eaux sur le Guiers aval et certains de ses affluents. Un diagnostic de qualité spécifique a donc été lancé en 2022 pour déterminer plus efficacement les origines de pollutions observées sur le Guiers, le Truison, le Palluel, l’Aiguenoire et le Marais Bonnard. Les analyses portent sur les paramètres physico-chimiques, biologiques et sur les sédiments.
Pour certains cours d’eau, les pollutions ont comme origine les rejets de station d'épuration des eaux usées (STEP) non conformes. Mais pour d’autres cours d’eau, l’origine de la pollution est encore indéterminée et peut être liée à d’anciennes structures comme une ancienne déchetterie ou une ancienne usine. Le SIAGA poursuivra ces suivis sur certains cours d’eau et pourra ajouter des stations de suivi pour avoir une meilleure localisation de l’origine de la pollution.
2. Suivre la température des rivières
Des dysfonctionnements thermiques ont été repérés sur certains cours d’eau. Ces conditions thermiques sont, entre autres, incompatibles avec le maintien de la truite et de l’ombre commun, deux espèces emblématiques du Guiers.
Le SIAGA, en partenariat avec les fédérations de pêche de l’Isère et de la Savoie, a installé 28 sondes thermiques pour identifier les variations journalières et saisonnières des températures et les analyser. Ces suivis permettent d’approfondir les connaissances sur la santé des cours d'eau et de comparer et estimer l’impact de certains ouvrages, de connaître les secteurs à risque pour les populations piscicoles et de prévoir les zones d’eutrophisation.
Globalement, les cours d’eau se réchauffent vite sur l’ensemble du territoire avec des pics de chaleur en juillet et août. Les tronçons les plus chauds sont situés en aval du territoire avec des températures dépassant les 20°C, soit la zone de stress physiologique pour la truite fario par exemple.
3. Limiter l’eutrophisation des rivières
L'eutrophisation compte parmi les altérations les plus courantes des cours d'eau : il s'agit notamment de la prolifération d’algues, parfois toxiques, dans les lacs et les cours d’eau. Ces phénomènes génèrent des perturbations majeures pour les écosystèmes aquatiques et ont des impacts sur les biens et les services associés, sur la santé humaine et sur les activités économiques des territoires où ils se produisent.
Ce phénomène entraîne l’asphyxie des milieux et pourrait expliquer en partie les mortalités observées sur le secteur. La dégradation de la morphologie des cours d’eau (présence d’ouvrages hydrauliques, chenalisation, banalisation des habitats, …) peut accentuer les phénomènes d’eutrophisation.
L’équipe du SIAGA a été formée au diagnostic d’eutrophisation en milieu aquatique ainsi qu’à la détermination des espèces végétales. Pendant les suivis, ils mesurent la concentration et la saturation en oxygène, la température (instantanée), le pH et la conductivité 3 fois par jour. Des relevés simplifiés de la végétation aquatique (identification, recouvrement) sont également effectués.