Le SIAGA intervient sur un territoire dont les limites sont avant tout hydrographiques, c’est-à-dire déterminées par l’écoulement naturel des eaux : le bassin versant Guiers-Aiguebelette-Bièvre-Truison/Rieu.
Qu'est-ce qu'un bassin versant ?
Un bassin versant est un territoire géographique bien défini : il correspond à l’ensemble de la surface recevant les eaux qui circulent naturellement vers un même cours d’eau ou vers une même nappe d’eau souterraine.
Le bassin versant est constitué d’une rivière principale, qui prend sa source le plus souvent sur les hauteurs en amont, au niveau de ce qu’on appelle la « tête de bassin ». Cette rivière s’écoule dans le fond de la vallée pour rejoindre la mer ou se jeter dans un fleuve, en aval, à l’exutoire du bassin versant.
Situé en région Auvergne Rhône-Alpes, à cheval sur les départements de l’Isère et de la Savoie, ce territoire s’étend sur plus de 680 km², du massif de la Chartreuse au sud (amont) jusqu’à la plaine rhodanienne de l’avant-pays savoyard au nord (aval). Il est composé des bassins versants du Guiers (incluant le sous-bassin d’Aiguebelette), de la Bièvre et du Truison-Rieu.
de superficie
de cours d'eau surveillés
de zones humides
lac naturel de France
Parc Naturel Régional
de site "Rivières sauvages"
de "Rivière en bon état"
Les cours d'eau principaux
Le Guiers
Rivière principale du bassin versant, le Guiers, résulte de la confluence de 2 torrents issus de résurgences karstiques* du massif de Chartreuse, le Guiers mort et le Guiers vif, d’une vingtaine de kilomètres chacun. Leur confluence se fait à Entre-deux-Guiers à 380m d’altitude pour former le Guiers qui rejoint ensuite le Rhône en rive gauche après un parcours d’une trentaine de kilomètres.
*Le karst est une particularité hydrogéologique qui se caractérise par la formation de réseaux et de galeries au sein des roches calcaires. Cela implique une circulation particulière de l’eau : elle peut s’infiltrer de partout et ressortir n’importe où.
Le Truison-Rieu
Au nord de ce bassin, le Truison constitue également un affluent en rive gauche du Rhône ; il prend naissance sur la commune de Sainte-Marie-d’Alvey et rejoint le Rhône après un parcours d’environ 9 km, à Saint-Genix-les-Villages. Il reçoit, en rive droite, deux affluents principaux que sont le ruisseau de la Mégère (2 km) et le ruisseau des Rives (2,8 km).
Le Rieu constitue également un affluent du Rhône, au nord du Truison, prenant naissance sur la commune de Saint-Genix-les-Villages, pour rejoindre le Rhône après un parcours de 4 km, à Champagneux.
Le Guiers mort : 12 km de rivière « Sites Rivières Sauvages »
Le Guiers mort a été labellisé “Sites Rivières Sauvages” en 2019 sur un tronçon de 12km, depuis sa source au site de Fourvoirie sur la commune de Saint-Laurent-du-Pont.
La rivière évolue dans un milieu karstique au cœur d’espaces naturels composés majoritairement de forêts et de boisements. L’ensemble dessine un paysage au relief relativement homogène typique des cours d’eau torrentiels de montagne et notamment marqué par le passage dans les gorges du Guiers mort. Depuis toujours, son caractère sauvage a été préservé au fil des générations. Véritable corridor biologique, le Guiers mort est un refuge pour de très nombreuses espèces (chamois, lynx, cincle plongeur, martin pêcheur, rosalie des alpes, chauve-souris et bien d’autres…) et il constitue un enjeu primordial de conservation de cette biodiversité avec notamment la souche endémique de truite Fario propre au Guiers Mort.
Co-porté par le Parc Naturel Régional de Chartreuse, l’association Réciprocité Guiers et le SIAGA, ce label est le fruit d’un travail de concertation de plusieurs années avec tous les acteurs du territoire.
L’objectif principal de ce label est d’améliorer la protection et la conservation des rivières qui présentent un bon fonctionnement écologique. Il intègre les notions suivantes :
- Qualité de l’état de préservation de l’écosystème
- Reconnaissance et récompense des acteurs sur les territoires pour la gestion exemplaire de la rivière
- Protection renforcée au-delà des objectifs réglementaires issus de la Directive Cadre sur l'Eau (DCE) : atteinte du « bon état », classements, etc.
- Volonté collective et partagée dans l’action de préservation (gouvernance)
- Valeur économique forte de la rivière (services écosystémiques, attrait du territoire)
- Valorisation du territoire au sein d’un réseau
Il doit donc servir à développer à la fois une marque de reconnaissance auprès du public (qualité environnementale), une distinction pour les gestionnaires (pêcheurs, parc naturel, etc.) et une valorisation collective d’un territoire d’exception !
C’est un label français, qui est en cours de traduction et d’extension au niveau européen.
Le Guiers vif : 2,8 km de « Rivière en bon état »
Situé dans le Parc Naturel Régional de Chartreuse (PNRC), le Guiers vif prend sa source sur la commune de Saint-Pierre-d’Entremont, au cœur du cirque de Saint-Même, et s’écoule jusqu’au village d’Entre-Deux-Guiers, où il rejoint le Guiers mort pour former le Guiers.
En juin 2024, le Guiers vif a été reconnu pour sa qualité écologique et a reçu la distinction Rivière en bon état par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, sur un tronçon de 2,8km, depuis sa source à Saint-Même.
La distinction écologique « Rivière en bon état » récompense les cours d’eau en bon état et leurs gestionnaires qui agissent pour la préservation ou l’atteinte du bon état écologique des rivières. Elle permet aux citoyens et usagers – promeneurs, pêcheurs, baigneurs, kayakistes – d’identifier les rivières de bonne qualité grâce à un panneau reconnaissable à ses 3 poissons bleus, installé à proximité des points d’accès à la rivière.
Cette distinction sert, dans le cas du Guiers vif, d’outil de sensibilisation important pour le lieu. Elle reconnait le travail collectif fourni sur le terrain : de nombreuses années de concertation et d’actions pour reconquérir et préserver le bon état d’une rivière. L’objectif est de renforcer la cohésion sur le territoire.
Avec cette distinction, le SIAGA souhaite mettre l’accent sur les démarches menées par les gestionnaires du site (la Communauté de Communes Cœur de Chartreuse et le Parc Naturel Régional de Chartreuse et tous les acteurs locaux).
Pour cela, des panneaux de sensibilisation ont été installés et des animations sur la préservation de la ressource en eau et des milieux aquatiques à destination des visiteurs présents sur le site pourront être organisées pendant la saison haute.
Plus de 4 000 hectares de zones humides
Sur le bassin versant Guiers-Aiguebelette-Bièvre-Truison, les zones humides représentent plus de 4.000 hectares, soit 6 % de la surface totale, répartis sur 389 sites.
Plusieurs milieux favorables à une biodiversité riche et variée ont été identifiés dans les différents inventaires (ZNIEFF notamment) et qui font, pour certains, l’objet de mesures de gestion ou de protection (sites Natura 2000, ENS, réserves naturelles, arrêtés de protection de biotope).
De grands ensembles naturels sont ainsi répertoriés sur le territoire avec une forte diversité de milieux, depuis les habitats montagnards des hauts plateaux de Chartreuse (forêts alpines, tourbières, pelouses calcaires) aux zones de marais et tourbières (Herretang, Val d’Ainan, lac d’Aiguebelette), en passant par les espaces boisés (hêtraies notamment) des versants du Guiers Mort. En fonction de ces habitats, de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial sont aussi présentes (poissons, écrevisses à pattes blanches, amphibiens, chiroptères, papillons, etc.).
Le 3ème lac naturel de France : le lac d'Aiguebelette
Le lac d’Aiguebelette est un lac naturel situé au nord du territoire.
Il occupe une surface de 545 ha répartis sur 5 communes (Lépin-le-Lac, Aiguebelette-le-Lac, Saint-Alban-de-Montbel, Nances et Novalaise), à une altitude moyenne de 374 m.
Il est surplombé, à l’est, par la chaîne de l’Épine. Le Lac d’Aiguebelette présente la forme d'un triangle isocèle dont la rive sud constitue la base. Sa plus grande longueur est de 3,75 km. Sa largeur varie entre 550 m au nord et près de 2 km au sud. Il présente une profondeur moyenne d’environ 31 m (profondeur maximale : 71 m) et un périmètre d’environ 14 km.
Le lac possède un exutoire naturel constitué par le Tier ; il s’agit d’un affluent du Guiers. Il prend naissance au sud-ouest du lac au niveau du « Gué des Planches » où il constitue la limite entre les communes de Lépin-le-Lac et de Saint-Alban-de-Montbel.
Le Parc Naturel Régional de Chartreuse
Le massif de la Chartreuse, véritable joyau des Alpes, est un écrin de biodiversité qui offre un refuge à une multitude d'espèces animales et végétales.
Des forêts denses aux pelouses alpines en passant par les milieux humides, la Chartreuse abrite une variété d'habitats :
- Les forêts primaires: Des forêts anciennes, témoins d'une nature sauvage, abritent une faune riche et variée : pics, chamois, martres, etc.
- Les pelouses d'altitude: Ces étendues herbeuses, balayées par les vents, sont le royaume des fleurs alpines et des insectes spécialisés.
- Les milieux aquatiques: Lacs, rivières et tourbières abritent une vie aquatique foisonnante : poissons, amphibiens, insectes aquatiques, etc.
Créé en 1995, le Parc naturel régional de Chartreuse (PNRC) est l’un des partenaires historiques du syndicat : ensemble, le SIAGA et le PNRC œuvrent pour la préservation de ce patrimoine naturel exceptionnel, en co-portant, avec l'association Réciprocité Guiers, le label « Sites Rivières Sauvages » notamment.
Un PNR est un territoire rural fragile reconnu à l’échelle nationale pour ses richesses naturelles, la valeur de son patrimoine et de ses paysages. Il est classé « Parc naturel régional » pour le préserver, mais aussi pour y développer les activités économiques (agriculture, forêt, tourisme, etc.) car c’est un territoire vivant.
Le parc représente plus de la moitié du bassin versant.