Cours d’eau, plans d’eau, marais et zones humides, les milieux aquatiques sont des milieux de vie pour de nombreuses espèces aquatiques, animales ou végétales. Certaines y effectuent l’intégralité de leur cycle de vie quand d’autres y viennent seulement pour s’y reproduire.

Au cours des siècles derniers, bon nombre de ces milieux aquatiques ont été asséchés et/ou modifiés pour des raisons économiques et sanitaires notamment. Aujourd’hui, les problématiques ont changé et le bon fonctionnement de ces milieux est essentiel pour faire face aux effets du changement climatique notamment. En effet, ces milieux nous rendent de nombreux services gratuitement !

Le SIAGA œuvre donc pour préserver et restaurer les milieux aquatiques et leur biodiversité.

Restaurer la libre-circulation des poissons dans les cours d’eau

On appelle “continuité écologique” la libre-circulation des poissons et des sédiments dans les cours d’eau. Pour certaines espèces de poissons, les lieux de reproduction, d’alimentation et de croissance ne sont pas les mêmes : ils doivent donc pouvoir se déplacer librement entre ces différents habitats et accomplir leur cycle biologique.

L’artificialisation et l’implantation d’ouvrages (seuils, barrages, …) impactent fortement les écosystèmes et peuvent dégrader l’équilibre de la rivière. Pour les poissons, les obstacles infranchissables (au-delà de 20 cm) peuvent entraîner leur disparition. Les sédiments s’accumulent et l’eau ralentit, se réchauffe, s’évapore, manque d’oxygène, etc. C’est alors que des problèmes de qualité apparaissent.

Suppression des obstacles ou réduction de leur taille, installation de passes à poissons, curage et scarification du lit de la rivière, le SIAGA mène diverses actions pour restaurer les continuités écologiques rompues

Suivre et analyser les déplacements de certaines espèces : la lamproie de Planer

Pour connaître et déterminer les ouvrages infranchissables pour les poissons, le SIAGA mène une étude sur les déplacements de la lamproie de Planer : une espèce très sensible à la pollution et à la fragmentation des cours d’eau. Il est important de noter que les mesures favorables pour la lamproie seront susceptibles d’être bénéfiques à d’autres petites espèces ou stades juvéniles de poissons, par exemple le chabot et la truite.

La lamproie de Planer est donc un bon indicateur de la franchissabilité des obstacles mais aussi de la qualité de l’eau et des habitats, ainsi que des conditions thermiques favorables.
Sur le territoire du SIAGA, 2 secteurs présentent historiquement et encore aujourd’hui des populations importantes de lamproies de Planer : la Bièvre et le Thiers. Ces cours d'eau sont fragmentés par des seuils difficilement franchissables par la lamproie.

Les lamproies de Planer ont d’abord été pêchées et pucées, puis suivies lors des campagnes de prospections mobiles (ou “tracking”) afin de récolter les données sur leurs déplacements et les analyser.

Rétablir le transit sédimentaire

Au gré des crues, des sédiments sont transportés par les cours d’eau : c’est l’un des éléments majeurs de leur bon fonctionnement car le cycle de vie de nombreux poissons est étroitement lié aux différents sédiments.

Historiquement, le Guiers et ses affluents ont fait l’objet de nombreux aménagements : utilisation de la force hydromotrice, de la ressource en eau, protection contre les inondations, drainage agricole, extraction de matériaux, … Après diverses interventions (élargissement de lit, création de seuil, dérivation, etc.), le fonctionnement morphodynamique s’est trouvé fortement altéré, particulièrement sur les linéaires aval du Guiers et de la Bièvre.

Pour remédier à ces dysfonctionnements, le SIAGA met en place un plan de gestion des sédiments dans le but de restaurer la continuité et, ainsi, favoriser le bon fonctionnement des cours d’eau et la qualité des habitats pour les poissons.

1. De nouveaux ouvrages de régulation gérés par le SIAGA

Le SIAGA souhaite prendre la gestion de certains ouvrages de régulation du transport solide comme les plages de dépôts et les pièges à graviers.

Les plages de dépôts ont pour fonction de stocker, voire de réguler, provisoirement tout ou partie du transport de sédiments durant les crues, ce qui contribue à limiter les phénomènes de divagation (déplacement du lit du cours d’eau en dehors de ses berges), l’exhaussement de lit et le risque de débordement.

Après avoir étudié l’ensemble des ouvrages du territoire, 24 ouvrages ont été recensés dont 13 qui contribuent à la protection des risques. Ces 13 ouvrages ont été intégrés au patrimoine du syndicat pour faciliter les interventions nécessaires et garantir le bon fonctionnement de ces ouvrages.

2. La création d’une rivière de contournement à Entre-Deux-Guiers

Des travaux importants ont été réalisés au Moulin Neuf à Entre-deux-Guiers pour faciliter le passage des poissons et des sédiments à travers la rivière. Avant ces travaux, le seuil du Moulin Neuf était un obstacle pour les poissons du Guiers Mort en basse vallée de Chartreuse. Désormais, sur une dizaine de kilomètres, les poissons peuvent plus facilement remonter ou descendre la rivière car 7 autres obstacles similaires ont été enlevés ou aménagés.

Après les travaux, le SIAGA mène des suivis sur la faune et la flore pour prévoir d’éventuels travaux supplémentaires en cas de besoin.

En 2023, 115 espèces floristiques ont été recensées dont 2 espèces déterminantes ZNIEFF (Zones Naturelles d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique), 14 espèces caractéristiques des zones humides et 10 espèces exotiques envahissantes avérées.

La zone, comportant des zones humides variées et fonctionnelles, présente des habitats favorables pour un grand nombre d’espèces à enjeux, à la fois faunistiques et floristiques.

Préserver les zones humides

Les zones humides recouvrent plus de 4 100 hectares du territoire ! Et le SIAGA agit pour les préserver et même les préserver.

Mares, marais, tourbières, les zones humides couvrent aujourd’hui environ 6% de la surface terrestre. Longtemps considérées comme dangereuses ou insalubres, les zones humides ont été modifiées et parfois détruites. En 50 ans, leur étendue a diminué de 35%, (3 fois plus vite que la déforestation !). Leur état s’est également dégradé sous l’effet de nombreux facteurs : artificialisation des sols, évolution des pratiques et déprises agricoles, drainage, prélèvements d’eau, pollution, espèces exotiques envahissantes, etc.

Pourtant, les zones humides remplissent des fonctions essentielles au maintien des équilibres écologiques et rendent de nombreux services essentiels à l’être humain : elles épurent l’eau, aident à la gestion des crues, atténuent les effets des sécheresses, stockent le carbone, etc. Elles résolvent de nombreux problèmes et accordent leurs bienfaits gratuitement.

Certaines actions de renaturation ont permis de reconnecter les rivières aux milieux humides comme à Entre-Deux-Guiers

les partenariats avec les Conservatoires d’Espaces Naturels
Isère et Savoie

Le SIAGA apporte son concours financier à la réalisation de travaux de restauration et de conservation sur les zones humides de son territoire gérées par les Conservatoires d’Espaces Naturels (CEN) de l’Isère et de la Savoie.

De nombreuses actions sont réalisées dans le cadre de ces conventions comme le creusement de mares et la restauration et entretien des milieux humides.

En août 2023, le président, Jean-Louis Reynaud, a participé au chantier annuel organisé par le CEN de l'Isère et l’AICA de Saint-Jean-d’Avelanne.

Les participants (le président du SIAGA, des membres de l'AICA de Saint-Jean-d'Avelanne et des salariés du CEN) ont fauché le marais de Chambrotin, en utilisant les méthodes les plus adaptées possibles à la fragilité du site : la fauche est faite avec un engin léger (un porte outil polyvalent) et la matière est ramassée à la fourche.

L’objectif de cet entretien est de maintenir le milieu ouvert et pauvre en matières, rétablissant des conditions favorables au maintien de la Spiranthe d’été.