La Renouée du Japon (Fallopia japonica) est une plante originaire des pays d'Asie. Introduite en France dans un but ornemental dans les années 1940, elle colonise aujourd'hui de plus en plus de milieux.
Convoitant les sols humides on la retrouve principalement au bord des rivières. Ces sols, riches en minéraux et en apport d'eau favorisent son expansion vertigineuse. Néanmoins, on peut aussi l'apercevoir sur des secteurs où la terre a été brassé ou encore aux bords des routes. Mais pourquoi ? ...
La Renouée ne cause pas vraiment de problème à l'homme. Elle n'est pas toxique. C'est surtout un fléau biologique envers les autres espèces floristiques (voir faunistiques) de nos territoires....
Une fois installée, sa progression est très rapide. En effet, sa multiplication asexuée (reproduction seule) se produit avec ses rhizomes (chevelu de tiges/racines souterraines) et/ou des boutures de tige. Ces rhizomes ont la même consistance que le bois. Si la plante est arrachée, déplacée et qu'une partie de ces rhizomes se casse (ne serait-ce qu' 1 cm), la plante se réimplantera et reprendra sa croissance.
Les facteurs de sa progression accélérée en « terres » inconnues
Les rhizomes de la Renouée du Japon sont principalement la cause de son expansion. Quels sont les phénomènes qui peuvent accélérer son implantation sur de nouveaux secteurs ?
Sachant que cette plante est affectée principalement aux milieux rivulaires (qui peuvent naturellement être instables et s'éroder), les crues et inondations posent problèmes. Ces facteurs naturels imprévisibles causent des glissements de terrains et de fortes érosions qui peuvent emmener une partie d'une ou plusieurs Reynoutriaie (peuplement de Renouée). La plante arrachée laisse partir au gré de l'eau une partie de ses rhizomes qui se déposeront en aval pour ensuite reprendre racine et croître.
Aussi, des facteurs humains peuvent influer la dispersion des rhizomes et tiges de la Renouée.... La terre végétale extraite et déplacée par des actions de génie civil (terrassement, espaces verts, constructions en tout genre) peut contenir des échantillons de ramifications de la Renouée déposés par exmple lors de crues. Les rhizomes ont donc une ouverture pour coloniser un nouveau secteur...
Enfin, mais plus rarement, certains oiseaux et mammifères des milieux humides et aquatiques peuvent se retrouver au niveau des racines de la Renouée (pendant des périodes d'érosion, de hauteur d'eau importante, sur un monticule de terre végétale extrait...). Une partie des rhizomes et/ou tiges pouvant entrer en connexion avec la faune, cette dernière peut donc déplacer une partie de ces ramifications sur un lieu différent.
D'un aspect visuel qui n'attire pas vraiment l'oeil mise à part sa quantité conséquente de grosses feuilles vertes, la Renouée n'est pas un atout de la nature en terme d'intra-relations avec les autres espèces faunistiques et floristiques pouvant évoluer à ses côtés.
Une fois implantée, la Renouée prend rapidement de l'ampleur. Ses longues tiges ne présentent pas de feuilles mais ce n'est que partie remise au sommet.... C'est un groupement de feuilles collées les unes aux autres qui s'offrent à nous. Ces larges feuilles font beaucoup d'ombre et diminue la photosynthèse des autres végétaux. Au pied des Renouées du Japon il n'y a.... rien. La Renouée entre en compétition avec les autres espèces floristiques avec des atouts majeurs. Elle prélève de grosse quantité d'léments nutritifs et produit des substances allélopathiques (interactions biochimiques) faisant mourrir toute autre forme de végétaux à sa base.
La Renouée du Japon appauvrit donc le sol qui se retrouve couvert mono-spécifiquement de Renouée.
Aussi, la Renouée n'attire pas beaucoup non plus les espèces faunistiques. Très peu d'animaux entrent en relation avec l'invasive si ce n'est quelques phytophages (organismes qui se nourrit de végétaux).
Cette plante qui a donc été importée pose plus de problèmes que de solutions. Son éradication serait le seul moyen pour retrouver un biotope et une biocénose d'auparavant sur les secteurs qu'elle convoite. Mais il est actuellement très compliqué d'établir des actions d'éradication contre la Renouée puisque tous les tests ont échoués....
Le SIAGA répertorie ses actions sur le bassin versant du Guiers dans le Contrat de Bassin Guiers-Aiguebelette. Ces actions font parties d'un programme de 7 ans qui se réfèrent à plusieurs thématiques. L'entretien des cours d'eau prend en compte divers travaux pour lutter contre les espèces invasives, comprenant la Renouée du Japon. Afin de limiter sa progression sur des secteurs non touchés le Syndicat intervient sur les cours d'eau les moins infectés. La Renouée, sans actions de l'homme, colonise principalement des secteurs en aval des peuplements existants.
Les interventions contre de la Renouée du Japon peuvent se concrétiser soit :
Les riverains peuvent nous signaler des secteurs nouvellement infestés. L'intérêt de communiquer auprès de la population sera de réaliser un atlas de répartition de la Renouée et suivre son évolution.
De nouveaux « linéaires de test » pour une nouvelle méthode d'éradication de la Renouée du Japon est en cours de réalisation par le SIAGA... Les résultats seront transmis grâce aux actualités du SIAGA, visualisables ci-dessous :
Vous pouvez également télécharger la plaquette technique Renouée du Japon du SIAGA :
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